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Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
Le trekking,
un sport équitable
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Un mot néerlandais, « trekken », signifiant marcher, cheminer, a forgé le terme « trekking ». S’il s’agit, comme la randonnée, de découvrir les joies de la marche à pied, le trekking va au-delà d’une simple pratique sportive. Il s’agit plus de partir à l’aventure, de découvrir l’insolite, de générer un changement…
A l'instar des premiers paysans vagabonds, les voortrekkers boers, fuyant l’oppression britannique entre 1834 et 1852, les adeptes modernes du trekking sont en quête de liberté. Pendant plusieurs jours, ils quittent leur quotidien pour se ressourcer et expérimenter l’autonomie d’une vie basique, avec un minimum d’étayage. Découvrir des contrées inhabituelles, rencontrer des cultures différentes, dormir à la belle étoile, sous la tente, chez l’habitant, en refuge ou même dans des hôtels rudimentaires, constituent les ingrédients d’un périple dont on revient toujours transformé.
Concept sportif de développement durable
Le trekking concerne une conception du tourisme en nette progression. Notre monde soucieux d’écologie ne peut qu’adhérer à cette façon de voyager. D’autant que le trekking répond aux exigences d’un tourisme équitable. La population locale y trouve en effet son compte. Guides, porteurs, muletiers et autres autochtones voient leur situation économique s’améliorer. Le trekking ayant un faible effet sur l’environnement, le concept de plus en plus répandu de développement durable encourage les agences spécialisées à proposer ce type de tourisme.
Pas besoin d’être un grand sportif !
Il existe aujourd’hui des formules trekking adaptées à tous les âges, quelle que soit sa forme physique. L’idée est d’identifier l’adéquation entre ses possibilités et le circuit proposé. Il varie en fonction de la durée des étapes, de l’altitude, ainsi que du degré d’autonomie requis. Une logistique peut être organisée de façon à ce que le trekkeur ne transporte que le nécessaire de la journée (dromadaires au Sahara, mules au Maroc, ânes ou lamas dans les Andes, Yaks dans l’Himalaya…). Il n’est donc pas nécessaire d’être un grand sportif pour bénéficier de ces voyages d’aventure. Les groupes sont généralement constitués de 5 à 12 personnes. Ce qui n’exclut pas pour les plus téméraires de tester des formules audacieuses. Mais ici, la préparation et les conseils de pratiquants expérimentés restent indispensables.
Des sites fabuleux
À l’origine des premiers touristes trekkeurs, le Népal. Aussi le trek le plus célèbre du monde est-il le tour des Annapurnas qui s’effectue en quinze jours. Le Haut-Atlas marocain, le Ladakh indien, les Andes péruviennes sont autant de sites fabuleux à découvrir grâce au trekking. Patrice Labrousse, psychanalyste et grand amateur de trekking, explique les bienfaits psychiques liés à l’expérience du vrai silence dans le désert : Je suis toujours étonné, dit-il, lors d’une nuit en bivouac dans le désert, de la réalité d’un « silence plein ». Le recentrage sur soi est total et source d’énergie. Beaucoup de personnes ayant vécu cette expérience ne voient plus la vie comme avant...
Laurent Peyronnet
Le tourisme solidaire
Une forme de tourisme nouveau semble se développer. Il pose, au centre du voyage, l’Homme et la rencontre. Il s’inscrit tout naturellement dans une logique de développement des territoires. Ainsi, l’implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées sont les fondements du tourisme solidaire.
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