|
Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
L’escalade au programme
des vacances
|
Qui, petit enfant, n’a pas connu cette impulsion à s’élever psychiquement puis physiquement au-dessus du plancher des vaches ? Sur une chaise, une table ; plus tard dans les arbres, sur une échelle ; à l’école, tout en haut de la corde lisse ou à nœuds. À croire que la verticalité est inscrite dans le petit d’Homme au point que les « révélations spirituelles » à l’origine des religions prennent leur source au sommet d’une montagne : le mont Thabor, les sommets de l’Himalaya...
Le célèbre psychologue Carl Gustav Jung raconte qu’à l’âge de six ans, lui apparut en rêve, au fond d’une caverne, un phallus gigantesque et parlant qui lui dit : Je suis celui qui dirige le monde. Celui-ci est en granit, c’est l’éperon ouest de la troisième tour de Trango. De son côté, l’alpiniste Patrick Cordier, dans son livre « Les cathédrales du Trango » publié aux Éditions Arthaud, définit l’escalade (ou varappe) comme étant une histoire de pouvoir, une esthétique, une ascèse, un art de vivre, une thérapie, un sport, une culture, en bref de quoi remplir une vie entière… L’engouement pour cette discipline suscite aujourd’hui grand nombre d’adeptes. Elle se pratique aussi bien sur une paroi rocheuse que sur une cascade de glace ou même en salle sur une structure artificielle. Si cette activité sportive est propice au dépassement de soi, elle ne tolère toutefois aucune erreur. Aussi, se prémunir contre la chute demande certaines précautions…
Se préparer à grimper
Même si les médias nous font rêver en relayant l’ascension de certains Spiderman des temps modernes grimpant des gratte-ciel sans matériel particulier, il faut toutefois en réaliser le caractère exceptionnel. Aussi, un équipement raisonnable, même lorsque la hauteur à escalader est faible, comporte :
- un baudrier (harnachement du grimpeur)
- des chaussons adaptés
- une corde
- des mousquetons
- des piolets et crampons si vous décidez de faire l’ascension de cascades de glace.
Attachée au baudrier, la corde reliée aux mousquetons vous permet de vous ancrer sur la paroi. En général, la sagesse veut qu’une deuxième personne (l’assureur) soit chargée de bloquer la corde en cas de chute. L’assureur est situé au sol ou solidement relié à des points d’ancrage s’il est en paroi. De manière générale, il est donc déconseillé de pratiquer seul.
Développer la confiance
L’escalade est une excellente médiation pour développer des qualités à la fois physiques, mentales et… relationnelles. En effet, tenir compte du partenaire lorsqu’on a la responsabilité de « l’assurer » exige le respect, la tolérance, voire l’acceptation de ses difficultés. Ainsi, Esther et Christian font depuis peu l’expérience de pratiquer cette discipline en famille. Ils emmènent leurs enfants âgés de 9 et 12 ans : Passionnés d’escalade, nous ne l’avons jamais imposée à notre fils et notre fille. Il se trouve que lors de nos dernières vacances, c’est eux qui ont exprimé le désir de nous accompagner. Ayant revu notre itinéraire en fonction de la situation, nous avons découvert, ma femme et moi, un aspect éducatif dont nous n’avions pas conscience avant cette expérience… Pour sa part, Edgard Oberson*, guide de montagne, confie avoir beaucoup travaillé avec « l’outil escalade » pour des groupes de jeunes de diverses institutions, voire des handicapés, sourds ou aveugles. C’est un vrai bonheur, confie-t-il sur son site, que de voir une personne souffrant de troubles neurologiques s’accrocher, progresser sur un mur, et y croire…
Hubert Albertini
*Pour en savoir plus, consulter :
www.edo-guide.
Le saviez-vous ?
Lorsque nous rêvons – ou plutôt lorsque nous cauchemardons – que nous tombons du haut d’une falaise, dans un ravin, dans le vide, il s’agit-là d’un reliquat d’une faiblesse de notre enfance, dite abandonnique… Autrement dit, ce scénario onirique désagréable et perturbant produit une angoisse actuelle de type difficulté affective ou sociale.
|