Souvent les enfants manifestent l’envie de pratiquer une activité à cent mille lieues de ce que l’on aurait pu imaginer. Bien sûr, certaines sont demandées sans que les parents ne soient surpris. Mais d’autres laissent bouche bée. Une petite fille, après avoir fait de la danse classique au conservatoire avec chaussons, tutu, chignon, maquillage, répétitions, spectacle, peut soudainement avoir envie de pratiquer le karaté !
Désirer pratiquer un sport de combat « s’origine » à de multiples sources. Parfois, il s’agit paradoxalement d’un désir de se défendre, ce qui peut masquer un manque de confiance en soi. Ou au contraire, ce choix peut manifester un besoin de canaliser un trop plein d’agressivité. Quoi qu’il en soit, une initiation à des disciplines comme la boxe américaine (full-contact), la boxe française (savate) ou la boxe anglaise, avec leurs règles spécifiques pratiquées sous l’égide d’éducateurs qualifiés – et il n’en manque pas –, ne comporte pas plus de risques que ça…
Une carte d’identité familiale
Certaines familles sont tout entières investies dans un sport. Ainsi, il paraît normal et évident que les enfants en feront autant ! Si une identification s’admet facilement lorsque l’activité ne comporte pas de prise de risques conséquente, il existe plus de difficulté pour les parents à accepter l’envie de son enfant à pratiquer une activité sportive tels les sports acrobatiques, mécaniques ou de combat. Loïc veut faire de la boxe et n’en démord pas ! Il met à profit toutes les occasions pour s’exercer « à l’arrache ». Malgré ses plaies et bosses, il en parle sans cesse, tapisse sa chambre de posters de Jérôme Le Banner, star mondiale du kick boxing mais pratiquant aussi cet art noble qu’est la boxe anglaise. Loïc se gave de dessins animés et jeux vidéo sur la boxe, compare avec le catch… Il connaît tout sur les combats de Muhammad Ali, George Foreman, Joe Frazier, Jake Lamotta, Ray Robinson, Mike Tyson et Marcel Cerdan. Tous ces champions qui le font rêver…
De l’admiration à l’expérience
À l’évidence, on comprend l’inquiétude d’un parent qui craint que son enfant se mette en danger. Mais opposer un non catégorique ne résoudra rien. L’enfant va tenter de s’entraîner à sa façon. Pour le coup, là il y aura risque assuré. D’autre part au quotidien, rien n’est potentiellement sûr à 100 % ; le risque zéro n’existe pas. Chacun sait que d’une simple chute banale peut résulter un traumatisme crânien selon les circonstances. Protéger son enfant ne veut pas dire le mettre dans une bulle. Certes, recevoir un coup de poing n’est pas chose agréable ; on ne le souhaite pas pour ses proches. Il n’en reste pas moins que le refus parental ne ternira pas l’aura des stars de l’enfant. Au contraire même. Pratiquer la boxe avec un entraîneur qui sache poser les limites et enseigner comment se protéger va lui permettre d’éprouver corporellement ses limites sécuritaires. D’autant que les équipementiers sportifs ont développé de nombreuses gammes en matière de protection, que ce soit le casque intégral, le protège-dents, les gants adaptés pour les enfants ou la coquille protectrice.
Un univers à découvrir et à conquérir
Aux parents de faire en sorte que les conditions de sécurité requises soient mises en œuvre pour permettre la pratique de ce choix, qui a pu les surprendre, les désarçonner ou les inquiéter. Ainsi, la dangerosité de l’activité, ni évitée ni dramatisée, sera-t-elle prise en charge de sorte que l’enfant fasse son miel. Pratiquer la boxe participera à son évolution. D’autant que la Fédération Française de Boxe fait très bien les choses en offrant un panel d’activités de boxe éducative : organisation de jeux d’opposition de pré-combat sans aucun risque, puisque le but n’est pas de détruire l’adversaire mais de le toucher pour marquer des points. Et puis s’il en a formulé le désir, c’est bien que l’enfant a quelque chose à en apprendre pour lui-même et sur lui-même. Fusse, à ce stade, pour faire comme les copains. Et pourquoi pas ? À certaines étapes de la construction de soi, faire comme les autres est primordial. Quoi qu’il en soit, feu de paille ou choix au long cours, ce passage lui est nécessaire. Il faut que l’enfant expérimente, manifeste, exprime pour se construire.
Martine Audoux
Les équipements sécurité
Si les nouvelles pratiques sportives, sports de glisse ou sports urbains, sont potentiellement dangereuses, elles ne sont pas premières en matière d’accident. C’est au vélo que revient cette triste première place. Viennent ensuite les sports de ballon. On le voit, la perception que l’on a du danger n’est pas toujours réelle. Quoi qu’il en soit et quelle que soit l’activité pratiquée, le casque, spécifique à cette activité-là, est indispensable ; il doit être conforme aux normes de sécurité. Par ailleurs, chaque discipline requiert un équipement particulier dont mieux vaut ne pas faire l’économie. D’autant que les panoplies du parfait skate boarder, ou du roller (sport de plus en plus en vogue qui se pratique de 7 à 77 ans), ont un design si séduisant qu’elles donnent, à elles seules, une irrésistible envie d’essayer…