« Si on sait faire du vélo, on saura faire du véloski » : ainsi s’exprime Serge Mermillod. En 2008, cet artisan chaudronnier savoyard remet au goût du jour, grâce à un astucieux système de freinage et avec l’aide de ses deux frères, ce singulier engin. Déjà imaginé dans les années 1940 sans réel succès, le véhicule dans sa forme actuelle est aujourd’hui agréé par le ministère des Transports…
Le véloski se situe en apparence entre le vélo et la moto. Il est muni de deux spatules en guise de roues, d’un frein efficace permettant de garder le contrôle en toutes circonstances, ainsi que de systèmes de suspensions à l’avant et à l’arrière. Le cadre est constitué d’aluminium et d’inox. Le véloski a commencé à s’imposer au Grand-Bornand, en Haute-Savoie, station où sont proposés des cours d’initiation à ce tout nouveau sport de glisse qui vient s’ajouter au ski traditionnel et au surf…
Une activité aux multiples avantages
La pratique du véloski possède d’innombrables atouts. En premier lieu, elle s’adresse à tous les publics et à tous les âges. Par ailleurs, elle permet de profiter des domaines skiables durant des heures, sans être épuisé en fin de journée. Elle est aussi particulièrement adaptée lorsque le niveau de ski s’avère encore insuffisant pour prendre un réel plaisir sur les pistes, voire en l’absence de désir d’apprentissage. Toutefois, il n’est pas rare de voir certains skieurs chevronnés, ayant envie de faire une pause, louer un véloski (25 euros la demi-journée) pour goûter à de nouvelles sensations. Les personnes ayant un handicap réduit peuvent également bénéficier des joies de la descente au même titre que les autres. Hormis le forfait des remontées mécaniques, l’équipement se limite à une veste, une paire de chaussures de montagne (après-skis par exemple), des gants, des lunettes, un bonnet ou un casque. Le véloskieur a aujourd’hui accès aux remontées mécaniques de toutes les grandes stations françaises (Le Grand-Bornand, Morzine, Val d’Isère, Courchevel…).
Un apprentissage rapide
Au dire des néophytes, il suffit de quelques minutes pour maîtriser la technique du véloski. Les circuits les plus adaptés sont les pistes vertes, les bleues et éventuellement les rouges pour les plus audacieux. Quant aux noires, il vaut mieux éviter. La première étape consiste à se laisser glisser sans tourner le guidon en maîtrisant l’équilibre, comme sur un vélo traditionnel, tout en testant la pédale de frein de manière à réaliser qu’il est possible d’adapter sa vitesse et de s’arrêter au moment voulu. Puis vient l’apprentissage des virages. Selon un moniteur, il n’est pas nécessaire de savoir skier mais l’initiation se fait plus rapidement chez les sujets qui pratiquent déjà le cyclisme, même épisodiquement. Une fois rassuré, l’apprenti véloskieur peut commencer à effectuer des dérapages sans utiliser le frein. Le voilà prêt à dévaler les pentes au milieu de skieurs… Le véloski prend une telle ampleur que des sites Internet expliquent comment fabriquer le sien en se servant d’un cadre de VTT. Quant à l’achat, il vous en coûtera environ 2000 euros, sachant qu’un modèle made in France offre toutes les sécurités en termes de stabilité et de performances. Mais pas de panique, la dépense n’est aucunement obligatoire puisque de nombreuses stations possèdent un parc locatif suffisant pour assouvir votre nouvelle passion…
Nadine Vallat