Tout parent se voit aujourd’hui confronté au choix de l’activité sportive de son enfant, comme s’il s’agissait d’une obligation éducative incontournable. Or, il est un premier précepte à garder absolument en mémoire : pour un petit d’Homme, le sport étant étroitement lié au jeu, la notion de devoir quant à son initiation est à proscrire absolument…
Comme les disciplines extrascolaires, au même titre que la musique ou les arts picturaux, l’activité sportive proposée à un enfant doit effectivement engendrer chez lui la notion de plaisir en premier lieu. Le gage d’un bon choix, indépendamment des compétences qui ne manqueront pas de se développer au cours de la pratique, reste l’enthousiasme qu’il manifeste à l’heure de se rendre à sa séance d’entraîne- ment ou à sa compétition. Or, il n’est pas rare que de 5 à 7 ans, voire plus tard, une lassitude s’installe, ainsi que le désir d’essayer une autre activité. Dans la mesure du possible et à condition que cela ne ressemble pas à un caprice sans véritable motivation, il serait erroné de s’y opposer. Ceci étant, voici un panel d’activités et leurs spécificités. À vous de voir si elles correspondent à la personnalité de votre héritier…
Les sports d’équipe
S’intégrer au véritable groupe social que représente une équipe possède de nombreux avantages. Un sport d’équipe convient parfaitement à un profil plutôt extraverti, lui permettant de se défouler tout en canalisant son énergie grâce aux règles du jeu. Mais il peut aussi avoir un effet équilibrant, voire désinhibant, chez un sujet qui ne se sent pas à l’aise dans le milieu scolaire. Zoom sur quelques exemples de sports collectifs (de plein air ou en salle) parmi les plus prisés...
> Le football
Si le football reste le sport collectif numéro 1 chez les jeunes, de par sa forte médiatisation, ne pensez pas qu’il plaira automatiquement à votre enfant. Accompagnez-le, avant de l’inscrire pour une saison, à quelques entraînements (2 ou 3 suffisent) pour évaluer sa réelle motivation. Sachez que, selon les clubs, il existe des sections appelées « bébé-foot » au sein desquelles il peut s’initier aux joies du ballon rond dès l’âge de 5 ans. À noter que le football attire aussi les filles et qu’il n’est pas rare qu’un club dispose d’une équipe féminine.
> Le rugby
Cette activité sportive convoque un engagement de tout le corps. Pour un débutant, elle demande moins d’adresse technique que le football et offre une plus grande liberté gestuelle. Le rugby convient tout particulièrement aux plus combatifs, quel que soit leur gabarit physique. L’initiation se fait dès 6 ans. Les entraînements privilégient la course et la transmission du ballon à la main. Les aspects purement techniques (mêlées, règle de l’en-avant, touches) ne sont abordés que vers l’âge de 8 ans.
> Le basket
Très apprécié par les jeunes sportifs, le basket – jeu d’adresse par excellence – est envisageable dès 6 ans. Au début, les équipes sont formées de 2 à 3 joueurs et les paniers sont disposés à une hauteur accessible. Toutefois, il vaut mieux, pour continuer dans cette voie, que votre enfant soit plutôt grand.
Les sports individuels
Certains aiment conjuguer sport individuel et sport collectif. Si tel est le cas et lorsque les conditions d’agenda et d’accessibilités locales sont réunies, c’est une bonne chose. Là aussi, seul le comportement de l’enfant donne le ton du juste choix :
> La natation
Ce sport réussit merveilleusement à ceux qui sont particulièrement à l’aise dans l’élément eau. Pratiquement toutes les villes étant équipées d’une infrastructure permettant ce type d’initiation, n’hésitez pas à vous renseigner près de chez vous. Il est fréquent que les établissements scolaires, même à l’école élémentaire, proposent des séances en piscine, en association avec les services sportifs municipaux. Cette première expérience peut contribuer à évaluer si votre enfant accroche bien avec cette activité. Il faut toutefois savoir que la natation, au niveau compétitif, exige de gros efforts. N’insistez surtout pas lorsque, au fil des séances, vous sentez que la motivation diminue.
> Le tennis
Excellent sport individuel et parfois d’équipe (jeu en double), le tennis s’est suffisamment démocratisé pour être accessible. Par ailleurs, sa médiatisation motive de plus en plus les jeunes, d’autant que la France se distingue honorablement lors des compétitions internationales. Les écoles municipales de sport suggèrent, là aussi, des périodes de stage d’initiation pendant les vacances scolaires. C’est l’opportunité, avant de l’inscrire dans un club, de savoir si votre enfant a envie de suivre les traces des Tsonga, Monfils et autre Gasquet…
> Les arts martiaux
Ils sont largement développés maintenant et génèrent un réel engouement auprès de la jeune population. Envisagés, au début, essentiellement sous l’aspect de jeux d’opposition, ils canalisent efficacement l’énergie débordante d’un enfant à partir de 5 ans. Parmi eux, le plus pratiqué reste le judo. Mais votre petit peut préférer le karaté (sport de combat utilisant les poings et les pieds mais nécessitant le contrôle avant l’impact) ou encore le taekwondo, privilégiant les mouvements de jambes. Sachez qu’il n’y a pas plus de risques de blessures au niveau des arts martiaux que dans n’importe quel autre sport.
Quelques pièges à éviter
Une activité sportive pour enfant est essentiellement régie par la notion de loisir. Pourtant, quelques pièges, animés de bonnes intentions, peuvent s’immiscer :
> Faire à tout prix comme papa ou tonton : un enfant se construisant par le jeu des identifications parentales, il est bon de veiller, à partir d’un certain âge, à ce que ce processus ne se transforme pas en injonctions inconscientes. Ainsi, si papa ou tonton ont été d’excellents joueurs de foot ou de rugby, l’héritier peut pratiquer à son tour ce sport en obéissant à un désir qui n’est pas véritablement le sien. Les signes qui doivent alerter : les blessures récurrentes et des entraînements vécus comme des corvées.
> Les entraînements réguliers trop précoces : avant l’âge de 7/8 ans, un enfant ne réalise pas vraiment l’intérêt d’un entraînement régulier. Aussi, il n’est pas conseillé, avant cette période, de l’obliger à participer coûte que coûte à toutes les séances. Ce serait le dégoûter de toute activité sportive.
> Les attitudes capricieuses : à l’inverse, il n’est pas question, pour les parents, de se soumettre au comportement capricieux d’un enfant. Ainsi, après 3 tentatives infructueuses dans une même année quant au choix d’une discipline sportive, il est essentiel de lâcher prise. Après tout, le sport n’est pas un besoin fondamental et il est important de le verbaliser à votre héritier. Cette attitude parentale calmera sa toute-puissance et lui montrera que, comme dans tous les sports, l’existence ne peut faire abstraction de limites à respecter.
Henri Corblin
