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Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
Amener la pratique du ballon rond au rang où l’a élevée notre héros national ne relève certes pas d’un hasard aveugle. Partir d’une petite sphère gonflée d’air, qui n’est pas sans rappeler les rondeurs de la bonne mère, et atteindre les plus hautes sphères, exigent que le génie se mette au service de la transmission.
Une bonne identification à la passion
Des milliers d’enfants doivent à Zizou la conscience de la beauté du geste. La bonne identification a fait son œuvre. Le football est un sport d’équipe qui demande des qualités individuelles et groupales. Quoi qu’il en soit, le plus grand nombre, qu’il s’agisse de l’équipe ou du public, bénéficie toujours de la passion d’une seule personne. Zizou fait rêver dans le bon sens du terme en donnant la possibilité aux jeunes, issus de l’immigration ou pas, de donner un sens à leur existence. Il leur dit explicitement et implicitement que tout est possible quelles que soient les origines. Il les prévient aussi que le talent ne suffit pas s’il n’est pas accompagné de travail et de discipline. Pour effectuer ses fameuses roulettes, technique qu’il pratiquait le mieux, il lui a fallu des heures d’entraînement. Jonathan, fan de Zinédine, à la suite du divorce de ses parents, choisit de rester avec son père pour continuer de jouer dans son équipe de football. Il sublime ainsi sa difficulté en tapant dans cette balle à la façon de Zizou, c’est-à-dire avec sérieux et engagement. Repéré par son entraîneur, il décide d’aller plus loin en pensant à une carrière de coach sportif. Combien d’autres petits Zizou ont mieux traversé une situation pénible en s’identifiant à la passion et à l’ascension tranquille du héros ?
Un espace de socialisation et d’humanisation
Deux entraînements par semaine, match le dimanche ou le samedi, jouer au foot est un apprentissage de vie qui ne se limite pas à une lubie. Un club de football – aussi modeste soit-il – convoque une véritable micro-société faite de bénévoles et de professionnels. Comme un exutoire à un quotidien morose, ce monde sportif offre des vertus thérapeutiques et évolutives. Générateur de plaisir, de convivialité autant qu’école de valeurs humaines, de respect des règles et de courage, il canalise aussi l’esprit grégaire inhérent à l’Homme. Se battre psychologiquement sur un terrain de foot sera toujours préférable à la guerre. Les pulsions agressives ont en effet l’occasion de s’exprimer tout en réalisant qu’il ne s’agit que d’un jeu. La joie de la victoire, la tristesse de la défaite sont les ingrédients incontournables. Construire sur un échec, c’est aussi apprendre à rebondir… Savoir céder sa place lorsqu’on est sur le banc des remplaçants, reconnaître ses limites pour pouvoir les dépasser ou pour passer à autre chose, telles sont quelques expériences applicables au quotidien. Même les passionnés qui ne pratiquent pas physiquement permettent au football et aux footballeurs de jouer leur rôle. Que serait Zidane sans le public, ce public qui était capable de grever son budget avec plaisir pour assister à une rencontre qui marquera sa mémoire ? L’interaction et la complémentarité sont nécessaires. Tant que cette pratique sportive gardera son espace de socialisation et d’humanisation, elle garantira son sens évolutif.
Au service des enfants des rues
Et le ballon, c’est une boîte de sardine… chantait déjà Claude Nougaro dans sa chanson « Toulouse », évoquant les gosses de rue des quartiers pauvres de la Ville Rose. Pour sa part, Zizou n’oublie pas ses origines et commence une deuxième vie de redistribution de la balle au service des plus démunis. Ainsi, l’ancienne star a inauguré en novembre 2007, au Caire, un centre d’hébergement pour les enfants de rue handicapés. Le centre national égyptien pour l’enfance a signé en effet un accord avec Danone, le géant français de l’alimentation, dont Zidane est l’ambassadeur, afin de fournir des logements, des soins médicaux et un accès à l’éducation pour certains de ces enfants. Selon l’Unicef, entre 200 000 et 1 000 000 d’enfants des rues sont recensés au Caire… Gageons que la notoriété et les talents d’humaniste de notre champion national remportera encore de grandes victoires humanitaires. Merci Zizou !
Samuel Lurie
La planète « foot »
On pratiquait déjà les jeux de balle avec les pieds chez les Grecs. Nommé aporhaxis à Athènes, épiscyre à Sparte, ce n’est pourtant qu’à la Renaissance, en Italie, qu’apparaît le calcio florentin, ancêtre de notre sport actuel. En Italie d’ailleurs, le terme calcio s’est pérennisé jusqu’à nos jours, nommant ainsi le championnat italien. Toutefois, c’est en Angleterre, en 1848, que les premières règles du jeu sont écrites, d’où les termes foot (pied) et ball (ballon). 15 ans plus tard, la Fédération Anglaise de Football voit le jour, entraînant avec elle un engouement planétaire.
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