|
Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
J’ai 60 ans :
j’ai décidé de bouger !
|
Les sexagénaires d’aujourd’hui – contrairement aux idées reçues – ont pu connaître une existence qui ne leur a pas laissé le temps de pratiquer un sport : au lendemain de la seconde guerre mondiale, ils ont surtout contribué à reconstruire leur pays...
Si cette catégorie d’individus a majoritairement connu la joie d’acquérir un bien – appartement, villa ou belle propriété –, n’oublions pas que leurs loisirs ont souvent été réduits à «peau de chagrin». C’était le prix à payer ! Les emprunts maintenant remboursés, les enfants envolés du nid, ils ont envie de souffler, de respirer et de profiter de ce que la société moderne leur offre. Bien que tout ne se rattrape pas, rétablir les plateaux de la balance s’avère cependant possible.
Une bonne préparation mentale
Il est une évidence : si à 60 ans, on se demande si on peut se mettre au sport, il y a peu de risques d’envisager que c’est pour faire comme tout le monde ! Cas auquel ce serait non seulement pathétique mais surtout déconseillé sur un plan médical. Il y aurait comme une séparation certaine entre l’esprit et le corps, avec une kyrielle de conséquences fâcheuses. Effectivement, se faire du bien physiquement va avec le mental. Comme pour les sportifs de haut niveau, le sexagénaire décidé à atteindre une belle détente tout en faisant travailler – à son rythme – abdominaux et autres muscles, se doit avant tout d’être en accord avec lui-même. Patrice Labrousse, psychanalyste et coach sportif, assure qu’il ne s’agit pas de devenir son propre agresseur sur une aire de sport. Ainsi, pour ce mental coach, il faut prendre conscience de sa vie intérieure.
L’aptitude physique ne suffit pas…
Patrice Labrousse préconise ainsi de s’attarder sur les bons comportements lors de situations quotidiennes quand tout va bien. Quoi qu’il en soit, à 60 ans, même si la veille vous aviez décidé d’aller faire un golf et que vous n’en avez soudainement plus envie, n’y allez pas ! Votre inconscient sait ce qu’il fait dans ce cas-là et vous protège (cette prudence ne vaut pas pour ceux qui se destinent à faire leur place
professionnelle dans le sport !).
C’est bon, j’y vais !
Halte-là ! On n’enfile pas son jogging au saut du lit. Levez-vous calmement même si vous êtes pressé(e) de vous échauffer avant l’arrivée de votre partenaire rando sur le terrain. Assis(e) sur votre lit, respirez profondément pour bien vous recentrer sur votre axe. Puis, redressez-vous progressivement, les pieds largement en appui sur le sol, en fermant les yeux. À la moindre sensation de déséquilibre, répétez les exercices précédents. Recommencez toutes ces postures autant de fois qu’il vous semblera nécessaire. Maintenant bien campé(e) sur vos jambes, ouvrez progressivement les yeux et respirez en conscience : inspirez largement en vous imaginant par exemple dans une forêt, puis expirez tout cet air par le ventre : Psychologiquement, vous n’aurez pas l’impression de polluer la planète, ajoute Patrice Labrousse. Il ne s’agit pas de se «nettoyer», dit-il, et de «salir» autrui. Il y aurait comme un sentiment de culpabilité latente qui gênerait ensuite le bon déroulement de l’activité sportive… Cette préparation mentale simple, accessible à toutes et à tous, est un excellent préalable aux mouvements justes. À 60 ans, âge où les chutes peuvent être lourdes et particulièrement dangereuses, et plus que jamais, il s’agira de vivre, d’évoluer dans le présent. À vos belles victoires !
Chantal Calatayud
|