Cadets, juniors, seniors, en sont devenus des adeptes. Un concert nouveau de déplacement mais également d’activité sportive. Progressivement, nous nous sommes habitués à les croiser dans les rues, rapides, légers, agiles. Le roller street est ainsi une des pratiques du roller. Car le roller regroupe effectivement, en son sein, de nombreuses disciplines très différentes les unes des autres. Du loisir à la compétition, de la randonnée à la vitesse en passant par des figures artistiques, les nombreuses orientations de ce sport permettent de répondre aux attentes de chaque sportif.
On pourrait croire que les classiques patins à roulettes, à roues parallèles, soient les ancêtres du roller. Il n’en est rien. Les premiers rollers, avec des roues alignées, seraient apparus au XVIIIème siècle. L’invention est attribuée à Jean-Joseph Merlin (Belge) qui eut l’idée de convertir un modèle de patins à glace en patins à terre, en fixant des rouleaux en métal sur une plaque de bois. Les patins à quatre roues, mis au point par James Léonard Plimpton, vont supplanter le roller lors de l’exposition universelle de 1867. La mode du patin à roulettes se développe ainsi aux États-Unis et en Europe. Elle prend toute son ampleur avec le concept des roulements à billes, découvert par l’américain Levant Marvin Richardson. Les patins seront désormais fabriqués en série. La découverte de roues en polyuréthane relance le roller en ligne et le premier modèle sera créé par les frères Olson dans le Minnesota en 1980 pour la firme Rollerblade. Actuellement, les modèles existants sont nombreux et adaptés selon le niveau et le type de patinage choisi.
Des disciplines diverses
Nous sommes loin d’une simple activité de patinage car le roller se décline sous plusieurs formes, plusieurs styles, pour tous les âges. En loisir ou en compétition, les disciplines diffèrent. Le roller acrobatique est très prisé par les jeunes mais il est à risques. Il se pratique sur des pistes spécialement conçues pour cela. Il s’agit de réaliser différentes figures, comme le demi-tour ou le tour complet ou d’effectuer des sauts. Le roller dit agressif en fait partie avec la Rampe (tremplin) et le Street (dans la rue). Le Roller Hockey (roller aux roues alignées) et le Rink Hockey (roller de type
quad ) sont des versions du hockey sur glace mais sur roulettes. À l’image du patinage classique sur glace, le roller artistique réalise des figures libres et imposées. Le roller de vitesse s’effectue sur circuit, piste ou sur route pour des sportifs bien entraînés. Le roller de descente se pratique en descente de cols ou de routes. Le roller randonnée travaille endurance et distance : il est le plus en plus pratiqué.
Un sport de glisse
Surélevé sur ses patins à roues, bien calé par la chaussure, équipé de protections pour les poignets, coudes, genoux et d’un casque, une fois maîtrisés les gestes de bases, le roller devient un jeu d’enfant. Bien sûr, il faudra apprendre à utiliser les bras, garder l’équilibre, monter et descendre escaliers ou trottoirs, freiner, virer, tomber ! Mais quel plaisir de s’élancer ainsi sur route ou piste avec une sensation de glisse, une autonomie de déplacement, un sentiment à la fois de légèreté et de puissance ! Dans la rue ou sur les trottoirs, vous pourrez avancer mais en respectant les piétons et en évitant de les prendre pour des quilles de slalom ! À chacun son style : un rythme calme ou rapide de randonnée, voire des sauts et un walkman sur les oreilles… Il s’agit d’un avantage non négligeable pour se déplacer sans être tributaire des moyens de transports classiques ou bloqué dans les embouteillages, en tenant compte tout de même du facteur météo. C’est le bonheur assuré : le corps ondule, les cheveux au vent, la foulée se veut plus souple, plus grande. Le moindre obstacle sur le chemin s’inscrit comme un défi potentiel de cette pratique sportive… Le groupe est souvent source d’émulation. Un sport attractif par ses prises de risques pour les adolescents ou les plus intrépides ; pour d’autres, le plaisir des randonnées sur patins est inégalable.
Un sport complet
Ce véritable atout permet de développer et de galber les muscles rachidiens, les fessiers et les quadriceps. Ceci étant, ce sport requiert, comme tout sport, un échauffement avant l’effort et des étirements après l’entraînement. Le roller nécessite de travailler sa position d’équilibre et d’agir avec rapidité et souplesse. À l’image des chaussures de ski, la cheville est bloquée dans un confortable chausson, protégée par une coque plastique mais les lésions ligamentaires du genou, habituelles au ski, y sont moins fréquentes. Les risques sont essentiellement traumatiques, avec des plaies cutanées lors des chutes et des fractures du poignet. Attention aux crampes de mollets qui surviennent par manque d’échauffement, surentraînement ou, le plus souvent, chez les débutants. Un sport à part entière qui associe, selon la discipline choisie, des efforts intensifs comme la vitesse, les sauts et/ou un travail d’endurance lors des randonnées, bénéfiques pour développer capacités cardiovasculaires et respiratoires.
Des manifestations nombreuses
De vitesse ou d’endurance, à la ville comme à la montagne, les courses se multiplient. La mode du roller a gagné de nombreuses villes de France comme Paris, Lyon, Avignon. Ce rendez-vous des patineurs est devenu un lieu de rencontres, d’échanges et de loisir. Sur Paris, des milliers de randonneurs s’adonnent tous les vendredi soir au plaisir d’une traversée et découverte de Paris
by night, avec démonstration de figures acrobatiques sur les spots habituels de roller, grâce à un circuit sécurisé et officiellement réservé pour eux. Les plus sportifs, amateurs des grands espaces, opteront pour la Trans-roller, une version été de la Trans-jurassienne, de 35 km de long, créée en 2001, qui associe roller et roller-ski. Mais pour les amateurs de sensations fortes, pourquoi pas un « trip » formule 1, avec les 24 H Rollers, au Mans, sur le circuit Bugatti : une course mythique à rollers, organisée au mois de juin depuis 9 ans.
Mathilde Passebois